Architecte, Fondateur de l’agence Gausa + Raveau, Barcelone, Espagne, Professeur à l’UNIGE Université de Gênes, Italie, Co-fondateur de l’IAAC (Institue for Advanced Architecture), Barcelone
Dans ses textes sur les systèmes de mensuration dans les royaumes de l’ancienne Egypte, John A.R. Legon signale que le “nbj était l’une des principales unités non-standard” (65cms) des royaumes Moyens et Nouveaux. Une unité qui permettait de définir des données linéaires, mais aussi volumétriques et symboliques (1). Le travail de NBJ architectes se révèle, lui aussi, dans une première approche, mesuré et précis : empreint d’une logique et d’un sens commun, voués à l’efficacité opérationnelle et la responsabilité publique ; mais laisse aussi, en même temps, entrevoir – comme pour le nbj égyptien – un caractère particulier et singulier, non-conventionnel; d’une subtile expressivité, voilée et attrayante en même temps, où les couleurs, les textures et les mouvements se conjuguent d’une façon non strictement prévisible. Une expressivité associée à la volonté de construire, mais aussi de communiquer l’architecture. Il y a plus de 15 ans que nous nous connaissons avec Élodie Nourrigat et Jacques Brion. Ce qui nous a fait amis et complices d’aventures hasardeuses, a été une certaine vision de l’architecture, pas strictement académique, pas strictement technique ou professionnelle, mais surtout … culturelle. Une architecture conçue, non pas comme un « champ disciplinaire… et discipliné » mais comme un « champ ouvert de potentiels » : un « champ libre » (comme leur propre association) de forces spatiales, scientifiques, sociales, économiques, environnementales, synthétisées dans des nouveaux (et meilleurs) espaces de vie et de relation ; mais aussi dans des possibles «projections culturelles», individuelles et collectives.
En effet, comme un nouveau médiateur – d’avantage que comme un ancien médium – entre les forces de la production, les expectatives (plus que les demandes) de la société, les progrès technologiques et la recherche d´une meilleure qualité spatiale dans la définition de nos propres habitats, l´architecte se propose, encore, comme un « constructeur –inducteur » (et agitateur), matériel et intellectuel, théorique et pratique. Et cela à partir de la notion de PROJET comme capacité de projeter (d´anticiper, de prévoir, de représenter, d´imaginer et d´exprimer) des volontés et des potentiels, des volitions et des relations, des forces et des informations, dans des « espaces de liaison » chaque fois plus complexes et interactifs. Le PROJET, donc, au centre d´une aventure architecturale, multi-format, traduite en forme de bâtiments et de paysages, mais aussi en forme de recherches et d’expérimentations, de publications et d’éditions, d’installations éphémères et de célébrations festives … Le PROJET comme action éminemment relationnelle … et culturelle. NBJ, à travers leur importante tâche comme agence architecturale, mais aussi à travers leurs activités impliquées (et décidément engagées), dans l´enseignement national (ENSA Montpellier) et international, dans la diffusion, la transmission et la célébration d´une connaissance impliquée avec le progrès (Champ Libre) et à travers la recherche et l´exploration sur la relation entre architecture et ville contemporaine (Métropoles du Sud) se présente, donc, comme une structure multivalente – multivalence… et « multi-vaillante » – qui a le courage et l´élan de faire face à cette condition « multitâche » de l´architecte aujourd´hui, actif et activiste, critique et proactif à la fois ; converti en explorateur-découvreur (et « formulateur ») » de notre propre temps.
1- Voir John A.R. Legon, “Nbj-Rod Measures in the Tomb of Senenmut”, Göttinger Miszellen 143, 1994, 97-104
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